Un projet de l'IBMM
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes dans le monde occidental et la deuxième cause de décès liés au cancer chez les hommes.
Montpellier et sa région participent à la lutte contre le cancer de la prostate à travers de nombreux projets de recherche.
Cette année La Courstache Montpellier soutient un projet de l’Institut des Biomolécules Max Mousseron (IBMM) de Montpellier, mené par le Dr Magali Gary-Bobo et le Pr Alain Morère, co-directeurs de l’équipe «Glyco et Nanovecteurs pour le Ciblage Thérapeutique».
Le ciblage des cellules
Depuis 2014, l’équipe travaille sur l’élaboration de nanovecteurs pour le ciblage, l’imagerie et la thérapie du cancer de la prostate. Pour cela elle a identifié une cible à la surface des cellules cancéreuses, le Récepteur membranaire du Mannose 6-Phosphate (RM6P), et a mis au point des molécules pour lier très efficacement ce récepteur appelé les AMFA (Analogues du Mannose 6-phospate Fonctionnalisés en position Anomère). Leurs travaux ont été brevetés (Brevet d’invention N°1450588) et licenciés par la société montpelliéraine NanoMedSyn.
Des nanoparticules en aide au traitement
Ensuite l’équipe a mis au point des nanoparticules totalement innovantes et biocompatibles pour l’imagerie et la thérapie photodynamique des cancers. Il s’agit de nanoparticules réagissant à l’activation par un laser infrarouge. Lorsque ces nanoparticules sont à l’intérieur des cellules cancéreuses, l’irradiation par un laser active les molécules photoactivables de ces nanoparticules qui deviennent hautement toxiques pour les cellules cancéreuses qui les ont ingérées. Elle a également breveté ces nanoparticules appelées PMO pour Periodic Mesoporous Organosilica nanoparticles (Brevet d’invention N° 1650396) et elles ont été publiées dans des journaux internationaux prestigieux (tels que Angewandte, Nanoscale, etc) et présentées dans de nombreuses conférences internationales.
Thérapie combinée
L’équipe va maintenant compiler ses connaissances et son savoir-faire pour mettre au point des nanovecteurs thérapeutiques du type PMO qui vont être recouverts d’AMFA pour cibler efficacement les cellules cancéreuses de la prostate. Ces PMO ont des pores qui vont permettre d’encapsuler des molécules de chimiothérapie et également du matériel génétique de petite taille : des molécules de siRNA dont le but est de bloquer l’expression de gènes responsables de la prolifération et de la migration des cellules cancéreuses. Les PMO chargées de molécules thérapeutiques seront internalisées par les cellules cancéreuses via la voie endosomale grâce à la reconnaissance ligand-récepteur (AMFA-RM6P). Alors, une activation par un laser infrarouge pulsé, que peu d’équipes maitrisent et qui permet des pénétrations tissulaires élevées, permettra de :
- générer des molécules d’oxygène toxique : c’est la thérapie photodynamique,
- libérer hors des endosomes, la chimiothérapie et les molécules de siRNA,
- émettre de la fluorescence pour visualiser la position de la zone traitée.
Cette thérapie combinée devrait permettre une efficacité thérapeutique maximale avec une grande précision de traitement.
Le projet est mené par le Dr Magali Gary-Bobo et le Pr Alain Morère, co-directeurs de l’équipe « Glyco et Nanovecteurs pour le Ciblage Thérapeutique » à l’Institut des Biomolécules Max Mousseron de Montpellier.