Contexte du projet TARMAK expliqué par l’équipe de de l’IRCM:

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes dans le monde occidental et la deuxième cause de décès liés au cancer chez les hommes.

Plusieurs études ont maintenant confirmé que l’action du récepteur des androgènes (AR) demeure le facteur clé dans la progression et la réponse aux traitements du cancer de prostate métastatique.

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Nouveau Traitement

Récemment, l’enzalutamide et l’abiratérone, deux agents d’hormonothérapie ciblant l’AR, ont fait preuve d’efficacité dans des essais cliniques et sont donc utilisés pour le traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration. Cependant, la résistance à ces médicaments se produit fréquemment après un à deux ans de traitement. Il est donc important d’identifier des traitements complémentaires parvenant à empêcher cette résistance pour une prise en charge thérapeutique plus efficace et plus durable.

Nécessité de la Recherche

Dans ce contexte, notre projet consiste à identifier les mécanismes responsables de la résistance au traitement. Nous avons donc étudié les mécanismes moléculaires impliqués dans des lignées cellulaires de cancer de la prostate, et nous avons identifié une protéine (appelée p38) responsable de la résistance en favorisant l’expression d’une forme mutée d’AR (appelée AR-V7). En effet, ce variant AR-V7 n’est plus sensible à l’hormonothérapie, et donc les traitements enzalutamide et abiraterone deviennent inefficaces. Nous avons alors testé une combinaison entre les deux agents d’hormotherapie (enzalutamide et abiraterone) et un inhibiteur de p38et nous avons montré que cette combinaison était efficace, en éradiquant les cellules tumorales et en empêchant l’apparition de résistance, notamment par inhibition de l’expression d’AR-V7.

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Les essais cliniques

Ce résultat extrêmement encourageant nous pousse à vouloir tester cette combinaison en essai clinique. Mais avant cela nous devons répondre à deux questions, indispensables pour la sécurité et la faisabilité de cet essai : (1) confirmation de l’efficacité de la combinaison dans plusieurs modèles biologiques sensibles et résistants et (2) la détection de l’AR-V7 par une simple prise de sang.

Le financement permettra de répondre à ces deux questions et à mettre en place un nouvel essai clinique pour tester un traitement original qui empêcherait la survenue de résistance au traitement.

Le projet TARMAK est mené par Céline Gongora, Directeur de recherche CNRS, chef d’équipe IRCM Montpellier, et Diego Tosi, oncologue, responsable de l’unité d’essais cliniques de phase précoce. Ils sont assistés par une équipe de recherche : Candice Marchive, ingénieure et Mathilde Robin, bio-informaticienne.